Fondée en 1050, la « Dévote et Royale Confrérie des Pénitents Bleus de Montpellier » est l'une des plus anciennes confréries de France. Bien que leur existence ait été brève, leur contribution à la rénovation religieuse du XVIIe siècle reste notable. Créée à une époque où la ferveur religieuse renaissait avec force, cette confrérie se consacrait au soin des malades, infirmes et mourants. Confirmée par l’évêque Mgr Cohon en 1622, elle réunissait ses membres dans la chapelle de l’hôpital. Malheureusement, après 40 ans, en raison de ressources limitées et de leur faible nombre, les Pénitents Bleus furent contraints de s’affilier à d’autres confréries déjà existantes en 1703, marquant ainsi la fin de cette communauté dédiée à la charité et à la piété.
La Confrérie des Pénitents Gris d’Aigues-Mortes, fondée autour de 1400, est née sur l’emplacement d’un ancien couvent offert par Louis IX en 1248. Ces moines cordeliers, véritables fondateurs de la confrérie, offraient un sanctuaire aux Pénitents, dont la ferveur et les services rendus à la ville ne cessaient de croître.
Après la destruction de leur chapelle lors des Guerres de Religion en 1575, elle fut reconstruite en 1607. La confrérie prospéra, et malgré des divisions internes qui conduisirent à la création des Pénitents Blancs, elle poursuivit son œuvre de dévotion. La chapelle se vit embellie par des ajouts artistiques, comme le retable représentant "La Passion de Notre Seigneur Jésus Christ", réalisé en 1688 par Jean Sabatier.
Sous la Révolution de 1789, la chapelle fut transformée en magasin à fourrage, mais grâce à la vigilance d’un garde-pénitent, une partie du mobilier sacré fut préservée. Le maître-autel en marbre blanc et polychrome, réalisé en 1838 par Pierre Antoine Rosier, témoigne encore aujourd’hui de cette riche période de dévotion et de patrimoine religieux.
Fondée en 1625, la Confrérie des Pénitents Blancs construisit sa chapelle en 1668, dédiée à la Sainte Vierge et au Saint Esprit. Connue pour ses fresques monumentales, notamment « La Descente du Saint Esprit » attribuée à Xavier Sigalon en 1817, la chapelle est un trésor d’art sacré. Sigalon, célèbre peintre originaire d’Uzès, laissa derrière lui une œuvre magistrale avant de mourir à Rome.
Les fresques de la chapelle, classées par les Affaires Culturelles, représentent des scènes évocatrices de la descente du Saint-Esprit et de la vie des apôtres, comme le disciple Jean immortalisant l’apparition divine sur ses tablettes. Ce chef-d’œuvre artistique magnifie l’héritage spirituel des Pénitents Blancs, qui continuèrent à se consacrer à l’aide des malades et des pauvres tout en maintenant les traditions liturgiques.
Entre 1846 et 1847, le peintre Auguste Barthélemy Glaize, originaire de Montpellier, réalisa une série de quatre tableaux relatant les moments clés de la vie de la Vierge, notamment « L’Adoration des Mages » et « La Déploration du Christ ». Ces œuvres, conservées dans la chapelle des Pénitents Blancs, furent offertes par le Frère David Castor Gout, qui en finança l’acquisition pour la somme de quatre mille francs. En signe de gratitude, la confrérie instaura une messe perpétuelle pour le repos de son âme.
Les tableaux de Glaize, d’une pureté artistique remarquable, représentent des scènes bibliques empreintes de sensibilité et de spiritualité. Le « Mariage de la Vierge », « La Dormition de la Vierge » et autres chefs-d’œuvre témoignent du lien indéfectible entre la confrérie et l’art sacré. À travers ces œuvres, la foi des Pénitents Blancs se matérialise, marquant à jamais l’histoire religieuse et culturelle d’Aigues-Mortes.
Place Saint Louis - BP 23
30220 AIGUES-MORTES