Aigues-Mortes - Tour de Constance

La Tour de Constance

La Tour de Constance, joyau défensif de Saint Louis

Découvrez la Tour de Constance, une forteresse emblématique élevée par Saint Louis en 1242 sur le site de l'ancienne tour Matafère. Conçue pour protéger le port et la cité d'Aigues-Mortes, elle est le pilier défensif unique de la ville. Initialement entourée d'un fossé annulaire, cette tour était à l'origine appelée la Tour du Roi en 1249 et fut achevée en 1254, à son retour de la septième croisade.

La Tour de Constance est une merveille d'ingénierie médiévale, dotée de mécanismes défensifs sophistiqués. À l'entrée, vous trouverez :

  • Une première porte épaisse avec herse,
  • Une deuxième porte qui, lorsqu'elle est ouverte, dissimule l'accès à un escalier menant aux étages supérieurs,
  • Une dernière porte sécurisée par une serrure et une barre transversale. 

Le rez-de-chaussée : La Salle des Gardes

Au cœur de cette pièce se trouve une grande ouverture circulaire protégée par une grille, menant à un sous-sol utilisé comme réserve. Ce sous-sol, appelé "Cul de Basse-Fosse", servait de magasin pour les vivres, les munitions, et les cachots. Avec un diamètre de 10 mètres et une hauteur de 12 mètres, cette salle est impressionnante.

  • Équipements : La Salle des Gardes est équipée d’un placard, d’un four à pain, d’un puits pour l’eau potable et une statue de Saint Louis.
  • Fonctionnalités : Le mécanisme des herses est intégré dans les murs au-dessus de la porte. L'escalier en spirale offre un accès à l'étage supérieur, tandis que la citerne d'eau récupère l'eau de pluie depuis le toit.
  • Architecture : La voûte est soutenue par 12 nervures en ogive, et la clé de voûte donne accès à la Salle des Chevaliers.

Premier étage : La Salle des Chevaliers

Le premier étage de la Tour de Constance reprend l’architecture et les dimensions de la salle du rez-de-chaussée. Ses grandes fenêtres descendent en dessous du niveau du sol, créant une lumière unique et une vue dégagée. Des marques laissées par des madriers indiquent l’installation d’un ancien plancher.

L’accès à la Salle des Chevaliers se fait par un vestibule voûté, qui fut autrefois utilisé comme oratoire par Louis IX.

Au fil des siècles, cette salle a été utilisée comme prison pour plusieurs personnages historiques notables : 45 templiers, Charles d’Artois et Jean II d’Alençon, tous deux accusés de trahison au XIVe siècle, ainsi que de nombreux protestants.

La Plate-forme Supérieure

Au sommet de la tour se trouve une plate-forme surmontée d’une cage en fer forgé ajouré et coiffée d’une toiture conique en plomb. Cette structure servait à la fois de tour de guet et de phare pour les signaux de vigie.

  • Hauteur à la terrasse : 22 mètres
  • Hauteur à la lanterne : 33 mètres
  • Épaisseur des murs à la base : 6 mètres
  • Diamètre de la Tour : 22 mètres
Tour de Constance

DATES CLÉS DE L'HISTOIRE DE LA TOUR DE CONSTANCE

  • 1686 : des protestants de Nîmes sont emprisonnés dans la Tour de Constance.
  • 1705, 27 juillet : Abraham Mazel et seize de ses compagnons s’évadent de la Tour de Constance en dévissant une pierre d'une meurtrière.
  • 1717 : la Tour de Constance est réaffectée à la détention des femmes protestantes, dont les premières sont arrêtées lors d'une assemblée à Molières, près d'Anduze.
  • 1719 : emprisonnement d'Anne Saliège de Vebron, dont la détention se prolongera jusqu’en 1756.
  • 1723 : début de la captivité de Marie Béraud, une religieuse aveugle, qui restera en prison pendant quarante ans.
  • 1730 – 1768 : Jean Hercule de Rosset, Marquis de Pérignon, Marquis de Rossel, et Duc de Fleury, est Gouverneur, viguier d’Aigues-Mortes et Capitaine de la Tour Carbonnière.
  • 1730 : emprisonnement de Marie Durand, à qui l’on attribue l'inscription trouvée sur les bords de l’ouverture entre la première et la deuxième salle (dite des Chevaliers). Elle est arrêtée jeune pour faire pression sur son frère Pierre Durand, pasteur, qui sera pendu en 1732.
  • 1737, avril ou mai : Isabeau Menet et 21 autres femmes sont emprisonnées dans la Tour de Constance.
  • 1738 : emprisonnement d’Anne Soleyrol.
  • 1741, 24 novembre : réponse de Bernage au Ministre Amelot de Chaillon concernant les prisonniers de la Tour de Constance.
  • 1745 : devis dressé par l’intendant pour établir des prisons dans toutes les tours d’Aigues-Mortes.
  • 1745, 15 avril : le Major Combelles établit une liste des femmes protestantes emprisonnées.
  • 1745, 15 décembre : M. Le Nain visite la Tour de Constance et dresse une liste des prisonnières.
  • 1746, 7 janvier : décès d’Isabeau Guibal à la Tour de Constance.
  • 1746 : d’après un manuscrit de Gauthier de Terreneuve, la Tour de Constance abrite 30 prisonnières.
  • 1750, 3 mars : Isabeau Menet, emprisonnée depuis 1736, est rendue à sa famille pour cause de folie.
  • 1750, 30 octobre : la Tour de Constance compte 22 prisonnières.
  • 1754 : liste des prisonnières transmise par Marie Durand au Pasteur Paul Rabant.
  • 1760 : création d’une esplanade plantée entre le bassin et les remparts, à l’entrée de la ville, sous la Tour de Constance.
  • 1763 : Boissy d’Anglas visite la Tour de Constance, qui renferme près de 30 prisonnières.
  • 1768 : visite du Prince de Beauvau à la Tour de Constance et libération de 14 prisonnières.
  • 1768 : Marie Durand est libérée après 38 ans d’emprisonnement.
  • 1769 : libération des 5 dernières femmes protestantes détenues dans la Tour de Constance.
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