Fort de Peccais

Le Fort de Peccais

Le Fort de Peccais

Au XIVe siècle, de nombreux forts sont bâtis pour défendre le royaume des incursions ennemies et gérer les finances royales, notamment la surveillance de la récolte et du commerce du sel, source de la fructueuse gabelle. Parmi ces forts, autrefois postes militaires des agents royaux, il ne reste plus que les ruines du Fort de Peccais (prononcé "Peccaï" en provençal), commandé vers 1560 par Mr de Montmorency, connétable de France. Ce fort, construit dès 1568, se situe au croisement du canal du Bourgidou et du canal de « Peccais à Sylvéréal ». Dans une région troublée par les conflits religieux depuis 1560, il assurait la surveillance des salines voisines et des canaux utilisés pour le transport du sel.

Bien qu'il rappelle les fortifications de Vauban, le Fort de Peccais a été érigé bien avant la naissance de ce célèbre ingénieur militaire. À partir de 1569, le fort passe successivement entre les mains des calvinistes et de l’autorité royale, jusqu’à la paix d’Alès en 1629. Reconstruit après cette date, il subit peu de transformations au XVIIe siècle. Le revêtement en terre, partiellement renforcé par une fraise, est achevé au cours de la première moitié du XVIIIe siècle. Le fort commence à décliner après 1775, lorsqu'il n'est plus gardé que par une "compagnie d’invalides". Finalement, il est déclassé après 1820.

Durant la Seconde Guerre mondiale, la position stratégique du fort attire les forces armées allemandes, qui y installent des casemates bétonnées. L'entrée du fort, autrefois située au sud, comportait un pont de bois franchissant un fossé et menant à un tambour défensif, renforcé au XVIIIe siècle. Les bastions encore visibles aujourd'hui sont reliés par des courtines, principalement au nord et à l'est, et une coursière menait autrefois du sous-sol de la tour sud-ouest aux chambres de tir du bastion nord-ouest.

Les bâtiments, agrandis après 1716, comprenaient des logements pour le gouverneur, le lieutenant du roi, le major et les soldats. Disposés en U autour d’une cour centrale, il ne subsiste aujourd'hui que quelques murs en ruines. Des annexes, telles que chapelles, citernes et magasins, complétaient cet ensemble, dont seules deux citernes trapézoïdales subsistent.

Aujourd'hui, les vestiges du fort se fondent dans le paysage sauvage de la Camargue, sur les terres de Saint-Laurent d'Aigouze. Le mélange de l’eau et de la terre, les envols de flamants roses ou d’aigrettes, et la mer scintillante à l’horizon donnent à ces ruines une présence énigmatique, un rappel presque incongru d’une époque révolue.

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